L'analyse du risque alimentaire : quels principes, quels modèles, quelles organisations pour demain ?

Jusqu'à une époque récente, les structures d'expertise des pays développés ont réalisé leur travail d'analyse du risque sanitaire des aliments selon un modèle "standard", élaboré pour l'analyse d'autres risques technologiques et dont nous rappellerons tout d'abord les caractéristiques et les principales options. Depuis le début des années quatre-vingt, l'observation d'un certain nombre de dysfonctionnements dans la chaîne de l'alimentation a suscité dans l'opinion publique de plusieurs pays un scepticisme croissant sur la valeur de ce modèle. Le principe de précaution a donc été proposé comme un nouveau fil conducteur pour améliorer l'analyse du risque alimentaire. Nous en présenterons tout d'abord les conséquences sur la gestion du risque, en nous basant sur la définition "proportionnée" du principe de précaution qui émerge actuellement en Europe. Nous remonterons ensuite au niveau de l'évaluation des risques, pour montrer comment les nouvelles demandes des gestionnaires pour une bonne application du principe de précaution ont des conséquences importantes sur la démarche d'évaluation elle-même. Enfin, nous interrogerons la vision "standard" de la communication du risque, conçue comme la dernière phase du processus d'analyse de risque. Nous montrerons en quoi une contribution active de représentants de la société civile dès les phases d'évaluation et de gestion peut permettre à la fois d'améliorer la qualité et l'acceptabilité de l'analyse de risque. L'application du principe de précaution a donc des conséquences non pas sur une seule mais sur les trois phases de l'analyse du risque. L'ensemble de ces modifications permet de proposer un modèle alternatif, dit "constructiviste", qui, dans le cas du risque alimentaire, peut contribuer à une meilleure acceptabilité par la société des rares, mais inévitables, dysfonctionnements de la production de nos aliments.

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Bibliographic Details
Main Author: Chevassus-au-Louis, Bernard
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CIRAD
Subjects:Q03 - Contamination et toxicologie alimentaires, produit alimentaire, danger pour la santé, risque, gestion, contrôle continu, diffusion de l'information, modèle, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3032, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_34013, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6612, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_16086, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2736, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3860, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4881,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/509421/
http://agritrop.cirad.fr/509421/1/ID509421.pdf
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Description
Summary:Jusqu'à une époque récente, les structures d'expertise des pays développés ont réalisé leur travail d'analyse du risque sanitaire des aliments selon un modèle "standard", élaboré pour l'analyse d'autres risques technologiques et dont nous rappellerons tout d'abord les caractéristiques et les principales options. Depuis le début des années quatre-vingt, l'observation d'un certain nombre de dysfonctionnements dans la chaîne de l'alimentation a suscité dans l'opinion publique de plusieurs pays un scepticisme croissant sur la valeur de ce modèle. Le principe de précaution a donc été proposé comme un nouveau fil conducteur pour améliorer l'analyse du risque alimentaire. Nous en présenterons tout d'abord les conséquences sur la gestion du risque, en nous basant sur la définition "proportionnée" du principe de précaution qui émerge actuellement en Europe. Nous remonterons ensuite au niveau de l'évaluation des risques, pour montrer comment les nouvelles demandes des gestionnaires pour une bonne application du principe de précaution ont des conséquences importantes sur la démarche d'évaluation elle-même. Enfin, nous interrogerons la vision "standard" de la communication du risque, conçue comme la dernière phase du processus d'analyse de risque. Nous montrerons en quoi une contribution active de représentants de la société civile dès les phases d'évaluation et de gestion peut permettre à la fois d'améliorer la qualité et l'acceptabilité de l'analyse de risque. L'application du principe de précaution a donc des conséquences non pas sur une seule mais sur les trois phases de l'analyse du risque. L'ensemble de ces modifications permet de proposer un modèle alternatif, dit "constructiviste", qui, dans le cas du risque alimentaire, peut contribuer à une meilleure acceptabilité par la société des rares, mais inévitables, dysfonctionnements de la production de nos aliments.