Des ovins en bananeraies sur sol pollué par la chlordécone : une alternative agroécologique pour contrôler l'enherbement ?

Depuis une dizaine d'années, les exploitations productrices de bananes de Guadeloupe ont fortement fait évoluer leurs pratiques pour re pondre a la pression sociétale sur les enjeux environnementaux et de sante publique induits par les utilisations massive de pesticides, dans le passe (ex : chlordécone) et les usages actuels (ex : glyphosate). Ainsi la mise en place des jachères et l'utilisation de vitro plants a joué un rôle de terminant dans la lutte non chimique contre le parasitisme inféode au bananier tel que le charançon - Cosmopolites sordidus, ou les nématodes -Radopholus similis. Aussi le maintien d'un couvert végétal, semé ou spontané sous bananeraie a permis d'assurer divers services : lutte contre l'érosion, amélioration de la fertilité des sols, contrôle des adventices. Ainsi, l'usage de la de broussailleuse pour contrôler l'enherbement s'est rapidement répandu mais la pratique multiplie par près de cinq les couts de désherbage (main d'oeuvre et carburant) et ne supprime donc pas totalement l'usage d'herbicide. L'animal constitue une alternative intéressante aux pratiques visant à réduire l'usage des herbicides. Néanmoins, il présente le risque de se contaminer a la chlordécone. L'objectif de cette étude était d'analyser avec les producteurs, techniciens et la Recherche les services et disservices associés à l'introduction d'ovins dans les bananeraies comme alternative pour contrôler l'enherbement. L'étude a articulé ateliers de co-conception et expérimentation chez 4 producteurs ayant introduit 5 ovins sur 0,4 hectares. Trois services ont été analyses (contrôle de l'enherbement, restitution de fertilité via les déjections, performance animale) ainsi que trois disservices (contamination a la chlordécone, tassement du sol, parasitisme des animaux). Les résultats préliminaires montrent que les ovins permettent de réduire de près de 60 % la biomasse herbacée dans les bananeraies. Le couvert herbacé permet un gain de poids chez les animaux. On estime que les animaux restituent 12 kg d'azote par hectare. Un léger tassement du sol est observé. En revanche les animaux se contaminent des deux mois de pâturage pour certains au-dessus de la LMR. Pour les producteurs ayant expérimenté la pratique, l'animal n'est pas destiné à la consommation. Mais introduire ces animaux dans les bananeraies pourrait à moyen terme augmenter les risques d'arriver sur le marché d'animaux contaminés sur les circuits non contrôlés. Il importe donc de s'assurer de la de contamination de ces animaux via des coopérations possibles entre agriculteurs et e leveurs ou entre agriculteurs et bouchers.

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Bibliographic Details
Main Authors: Dorey, Elodie, Andrieu, Nadine, Lakhia, Steewy, Meynard, Charles, Hatil, Esther, Normand, Loïc, Gourdine, Jean-Luc, Bambou, Jean-Christophe
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: CPSN
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/607605/
http://agritrop.cirad.fr/607605/13/ID607605.pdf
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Description
Summary:Depuis une dizaine d'années, les exploitations productrices de bananes de Guadeloupe ont fortement fait évoluer leurs pratiques pour re pondre a la pression sociétale sur les enjeux environnementaux et de sante publique induits par les utilisations massive de pesticides, dans le passe (ex : chlordécone) et les usages actuels (ex : glyphosate). Ainsi la mise en place des jachères et l'utilisation de vitro plants a joué un rôle de terminant dans la lutte non chimique contre le parasitisme inféode au bananier tel que le charançon - Cosmopolites sordidus, ou les nématodes -Radopholus similis. Aussi le maintien d'un couvert végétal, semé ou spontané sous bananeraie a permis d'assurer divers services : lutte contre l'érosion, amélioration de la fertilité des sols, contrôle des adventices. Ainsi, l'usage de la de broussailleuse pour contrôler l'enherbement s'est rapidement répandu mais la pratique multiplie par près de cinq les couts de désherbage (main d'oeuvre et carburant) et ne supprime donc pas totalement l'usage d'herbicide. L'animal constitue une alternative intéressante aux pratiques visant à réduire l'usage des herbicides. Néanmoins, il présente le risque de se contaminer a la chlordécone. L'objectif de cette étude était d'analyser avec les producteurs, techniciens et la Recherche les services et disservices associés à l'introduction d'ovins dans les bananeraies comme alternative pour contrôler l'enherbement. L'étude a articulé ateliers de co-conception et expérimentation chez 4 producteurs ayant introduit 5 ovins sur 0,4 hectares. Trois services ont été analyses (contrôle de l'enherbement, restitution de fertilité via les déjections, performance animale) ainsi que trois disservices (contamination a la chlordécone, tassement du sol, parasitisme des animaux). Les résultats préliminaires montrent que les ovins permettent de réduire de près de 60 % la biomasse herbacée dans les bananeraies. Le couvert herbacé permet un gain de poids chez les animaux. On estime que les animaux restituent 12 kg d'azote par hectare. Un léger tassement du sol est observé. En revanche les animaux se contaminent des deux mois de pâturage pour certains au-dessus de la LMR. Pour les producteurs ayant expérimenté la pratique, l'animal n'est pas destiné à la consommation. Mais introduire ces animaux dans les bananeraies pourrait à moyen terme augmenter les risques d'arriver sur le marché d'animaux contaminés sur les circuits non contrôlés. Il importe donc de s'assurer de la de contamination de ces animaux via des coopérations possibles entre agriculteurs et e leveurs ou entre agriculteurs et bouchers.