Usages agropastoraux des biomasses végétales et conséquences sur l'adoption du semis direct sous couvert végétal au nord du Cameroun
La couverture végétale du sol constitue un moyen efficace de réduire le ruissellement et l'érosion en Afrique soudano-sahélienne. Elle contribue aussi à enrichir le sol superficiel en matière organique et en nutriments. Cette pratique constitue un élément central du système de culture sous couvert végétal (SCV) qui a été vulgarisé au nord du Cameroun. Mais il existe de fortes concurrences entre les usages des biomasses mobilisables pour cette couverture, en premier lieu l'alimentation du bétail qui reste en saison sèche une préoccupation majeure des producteurs de cette région. L'introduction du Brachiaria ruziziensis en culture pure ou associée aux céréales donne de nouvelles perspectives pour accroître l'offre en biomasse pour le bétail, mais aussi pour la couverture du sol. L'usage des émondes des arbres ou des haies vives et des légumineuses herbacées comme paillis existe, mais plus rarement. Il apparaît comme une voie d'amélioration possible de l'offre en biomasse fourragère et de couverture. Par ailleurs, il convient d'associer aux innovations techniques des innovations organisationnelles indispensables pour modifier les modes de gestion des ressources naturelles et des espaces et assurer un partage équitable de la biomasse disponible entre les différents usages (paillage, fourrage-vaine pâture, feux).