La réforme de la loi forestière camerounaise. Un processus de concertation en forme de double spirale
Si, depuis une vingtaine d'années, la participation est devenue une exigence pour réformer les politiques ou les lois forestières, en pratique, les autorités publiques peinent souvent à appliquer ce processus jusqu'au bout. On s'appuie ici sur la théorie de la double spirale pour montrer comment, après une phase de concertation et de participation des parties prenantes extérieures (2008-2011), le processus de révision de la loi forestière au Cameroun a été repris en main à partir de 2012 par le ministère des Forêts (MINFOF) afin de produire un avantprojet de texte portant principalement les orientations de ce ministère. Le basculement d'un modèle de décision inclusif à exclusif n'a pas résulté d'une modification majeure des alliances entre les acteurs impliqués, mais s'explique principalement par le repositionnement du MINFOF vis-à-vis du gouvernement central. Cette modification unilatérale des règles du jeu participatif a finalement peu amélioré l'efficacité du processus de révision de la loi forestière et a placé le MINFOF en situation délicate vis-à-vis d'autres ministères potentiellement concurrents dans la valorisation des espaces forestiers.
Summary: | Si, depuis une vingtaine d'années, la participation est devenue une exigence pour réformer les politiques ou les lois forestières, en pratique, les autorités publiques peinent souvent à appliquer ce processus jusqu'au bout. On s'appuie ici sur la théorie de la double spirale pour montrer comment, après une phase de concertation et de participation des parties prenantes extérieures (2008-2011), le processus de révision de la loi forestière au Cameroun a été repris en main à partir de 2012 par le ministère des Forêts (MINFOF) afin de produire un avantprojet de texte portant principalement les orientations de ce ministère. Le basculement d'un modèle de décision inclusif à exclusif n'a pas résulté d'une modification majeure des alliances entre les acteurs impliqués, mais s'explique principalement par le repositionnement du MINFOF vis-à-vis du gouvernement central. Cette modification unilatérale des règles du jeu participatif a finalement peu amélioré l'efficacité du processus de révision de la loi forestière et a placé le MINFOF en situation délicate vis-à-vis d'autres ministères potentiellement concurrents dans la valorisation des espaces forestiers. |
---|