Réactivité des producteurs à la crise cotonnière : cas des assolements des exploitations familiales agricoles au Nord Cameroun

Au Nord-Cameroun, la culture cotonnière est l'activité rémunératrice dominante des exploitations familiales agricoles (EFA). La crise cotonnière avec pour corollaires la libéralisation de la filière coton et le désengagement des Etats, a des effets les EFA. Pour étudier comment la crise s'est répercutée sur les assolements des EFA, l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) et le Pôle de Recherche Appliqué au Développement des Savanes d'Afrique Centrale (PRASAC) ont réalisé entre 1999 et 2007 une étude comparative des EFA dans quatre terroirs de la zone cotonnière (Fignolé, Gadas, Mafa Kilda, Mowo), représentant des situations agro-écologiques contrastées. Ces enquêtes ont concerné la totalité des exploitations de ces villages en 1999 (904) et en 2004 (808) et un échantillon de 30% en 2007, soit 241 exploitations. La superficie cultivée se répartie entre les cultures de maïs et sorgho (50%), le coton (29%), l'arachide (15%), et diverses cultures comme le niébé, le voandzou, le riz et quelques cultures maraîchères et fruitières (6%). Entre les villages, la part du coton dans l'assolement est quasiment la même, .les différences se situent sur les céréales, plus de maïs à Mafa Kilda et Fignolé, plus de sorgho à Mowo et Gadas, et plus d'arachide à Mafa Kilda. Peu de superficies sont consacrées aux autres cultures. Les revenus sont assurés à plus de 60% par les productions végétales, le reste provient de l'élevage, encore peu important, et les activités extra agricoles. L'impact de la crise cotonnière sur les assolements des exploitations, a été analysé à l'aide d'une typologie par segmentation sur la superficie en coton par exploitation: [1) sans coton, 2) entre 0 et 0,25 ha de coton, 3) entre 0,25 et 0,5 ha de coton, 4) entre 0,5 et 1 ha de coton, 5) entre 1 et 2 ha de coton]. Les analyses ne montrent pas de différences notables entre 1999 et 2004 quelque soient les types ; ces chiffres étant en conformité avec les statistiques de production de la société de développement de coton du Cameroun (SODECOTON). Par contre, les stratégies des exploitations ont fortement évolué entre 2004 et 2007, avec en premier lieu une diminution importante de la superficie consacrée au coton, et à celle du maïs, consommatrice d'intrants du coton. La diminution, voire l'abandon du coton, sont constatées chez tous les types de producteurs. En remplacement du coton, les producteurs valorisent les opportunités qui se présentent, en cultivant plus de céréales, autres que le maïs (sorgho, bbmil, riz) et de légumineuses (arachide, mais aussi niébé et voandzou) dans tous les villages. Cette étude montre une certaine capacité d'adaptation des producteurs aux changements, qui est favorisée quand des opportunités de diversification existent (présence du goudron, accès aux marchés). Mais ce travail demande à être complété par une étude des stratégies des producteurs sur l'ensemble de leurs activités, et de leurs impacts sur les revenus.

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Bibliographic Details
Main Authors: Wey, Joseph, Bourou, Mana, Folefack, Denis Pompidou, Havard, Michel
Format: conference_item biblioteca
Language:fre
Published: s.n.
Subjects:E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles, E16 - Économie de la production, coton, Gossypium, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1926, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3335, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1229,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/545274/
http://agritrop.cirad.fr/545274/1/document_545274.pdf
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