Adaptation du maïs aux sols acides
L'acidité des sols est le premier facteur limitant la production agricole en région tropicale : elle concerne 40 % des surfaces cultivées et 20 millions ha de maïs. L'acidité des sols est à l'origine de la mobilisation de AI, élément toxique pour les végétaux. Ce travail a pour objectif une meilleure maîtrise de cette contrainte agronomique. Le complexe d'échange de sols tropicaux a été caractérisé par différentes méthodes: titration, échange Al/Ca et incubation, permettant de faire varier les conditions physico-chimiques. Nos résultats montrent qu'il est important de distinguer la nature des charges portées par le complexe d'échange. De plus, il apparaît qu'une fraction importante de Al est dissoute par simple lixiviation. Différentes variétés de mais ont été criblées pour leur tolérance à Al en culture hydroponique, dans des solutions de composition voisine de celle du sol. Les paramètres mesurés étaient la croissance des racines et leur teneur en Al. Nos résultats montrent que ces deux paramètres permettent d'établir une échelle de sensibilité comparable à celle mesurée par ailleurs lors d'essais multi-locaux au champ. L'effet de différents apports de phosphates naturels (PN) sur la dynamique de Al dans la rhizosphère a été étudié à l'aide d'un dispositif permettant de cultiver une plante sur un sol, sans qu'ils ne se mélangent. Les résultats montrent que, sans PN, le maïs acidifie sa rhizosphère, ce qui mobilise Al. Al mobilisé s'échange contre Ca. En présence de PN, ce schéma général n'est pas modifié, mais les variations sont tamponnées du fait de l'apport de Ca et P. Nos résultats montrent que (i) la quantité de PN apportée doit être raisonnée en fonction du pouvoir fixateur du sol pour Ca et P, (ii) le pH de la rhizosphère doit être maintenu entre 4.8 et 5.5 pour optimiser la solubilisation du PN et la nutrition minérale de la plante.