Cultures en mer

Vous vivez en bord de mer ? Pourquoi pas vous lancer dans la culture des algues, appelée aussi mariculture ? Les vertus des algues sont connues depuis bien longtemps, mais leur production et leur consommation ne se sont développées que récemment. Les diverses algues comestibles sont classées en fonction de leur couleur brune, verte ou rouge qui est déterminée par le degré de lumière. Elles gagnent en popularité non seulement comme légumes de consommation, mais aussi comme ingrédients dans l’industrie, servant à donner une texture plus onctueuse à des produits comme les crèmes glacées, la bière, les confitures, le papier, les gommes, le dentifrice, les pommades et les rouges à lèvres. Quelques espèces d’algues, notamment Spirulina, ont également des propriétés médicinales. Des trois groupes, les algues brunes sont les plus courantes et les plus largement cultivées. Selon la FAO, la production mondiale a augmenté de presque 100% dans les années 90, passant à plus de 7 millions t (poids à l’état frais) par an. La Chine, avec 4 millions t par an, est de loin le plus gros producteur, suivie d’assez loin par d’autres pays asiatiques comme le Japon, la Corée et les Philippines. Dans le Pacifique, la production d’algues est également assez répandue. L’Afrique est relativement nouvelle venue sur ce marché, bien que la Tanzanie et Madagascar exportent depuis des années des algues rouges (de l’espèce Eucheuma) pour les carragènes (source d’une variété infinie de gels). Sur l’île de Zanzibar, la mariculture a commencé il y a une dizaine d’années et est devenue un travail plutôt féminin. Les algues sont généralement cultivées sur des cordes tendues entre des poteaux juste au-dessous de la surface de la mer. On les récolte après quelques semaines, puis on les sèche et on les vend. Elles se vendent à prix plutôt bas à Zanzibar, mais permettent tout de même aux femmes de gagner plus d’argent que leurs maris pêcheurs ou cultivateurs. L’Afrique pourrait davantage exploiter cette ressource. Dans le journal de l’Académie africaine des sciences, Discovery and Innovation, Keto Mshigeni, de l’Université de Namibie, affirme que l’on peut extraire de l’iode des algues. Environ 150 millions d’Africains souffrent d’une carence en iode et pratiquement tout l’iode destiné à enrichir le sel doit être importé alors que les rivages d’Afrique australe abondent en espèces d’algues comme Laminaria et Ecklonia qui contiennent environ 6 milligrammes d’iode par kilo. La Société Taurus Products en Namibie a trouvé une autre possibilité de valeur ajoutée : elle a mis au point l’Agrikelp, un produit à base d’algues pour l’amendement des sols. Les algues contiennent une substance qui absorbe et stocke l’eau, puis la libère très lentement. Introduites dans le sol, elles améliorent la capacité de rétention de l’eau du sol et en retardent le dessèchement. En Bretagne et au Pays de Galles, en Europe, les habitants connaissent bien cette technique. Depuis des milliers d’années, le varech (algues brunes) y sert d’engrais pour enrichir le sol et est aussi utilisé pour la cuisson du pain. [caption] Certaines algues peuvent servir à amender le sol ou à rehausser le goût des aliments.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2002
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/63062
https://hdl.handle.net/10568/99675
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