La jachère améliorée restaure la fertilité des sols.

La jachère améliorée restaure la fertilité des sols. CHAPEAU Pour faire face à l’épuisement des sols et à leur sur-exploitation dans la province de l’ouest du Cameroun, le ministère camerounais de l’Environnement et des Forêts fait la promotion de nombreux projets agroforestiers en collaboration avec des ONGs comme le PAFRA, Projet d’Appui à la Foresterie Rurale et a l’Agroforesterie ou l’APADER, l’Association des Actions de Développement Endogènes et Rurales. Un reportage de Blandine Kanga dans la région de Bafoussam. DURÉE DE LA BANDE 6’47 Studio Les techniques agroforestiéres de conservation des sols mises en oeuvre par le PAFRA et l’APADER sont nées du constat que dans un relief accidenté comme cette région ouest du Cameroun, les arbres ont été coupés arbitrairement à cause de la pression démographique et du manque de terre. L’érosion par la pluie et par le vent qui suit donc forcément ce déboisement, attaque les sols qui ainsi mis ainsi à nu, voit leur fertilité se dégrader rapidement. Il s’agissait donc de trouver un remède comme l’explique Médard kouatchou, vice-président de l’ONG APADER: Kouatchou Les systèmes que nos parents utilisaient auparavant notamment le système de bocage, le bocage Bamiléké et qui contribue a préserver l’environnement a même presque disparue à cause de cette pression démographique. Maintenant il est question donc de trouver des systèmes qui contribuent à stabiliser les sols ou à ramener et restaurer donc la fertilité des sols. Kanga Quelles sont les espèces utilisées? Kouatchou Nous avons le Calliandra, nous avons la Cajanus-cajan, nous avons le leucaena leucocephala, en fait des espèces de leucaena, voilà les principales espèces. Kanga Apparemment vous avez une préférence pour la jachère améliorée de cajanus-cajan. Pourquoi ça? Kouatchou Disons que c’est sur la base d’un certain nombre d’expériences que l’ICRAF Word Agroforestery Center, a mené et nous a aussi proposé donc cette espèce que nous sommes en train d’expérimenter concrètement aussi sur le terrain. Donc c’est des résultats que les structures spécialisées et reconnues ont menés qui nous permettent d’utiliser le cajanus. Kanga Quel est l’intérêt justement de ce projet agroforestier sur la conservation des sols, je veux dire l’intérêt économique, socio-économique si vous voulez et l’intérêt sur l’environnement? Kouatchou Sur le plan socio-économique c’est qu’en conservant le sol, en ramenant la fertilité des sols, nous augmentons la productivité de nos sols, donc les rendements vont augmenter et les revenus naturellement vont augmenter. Maintenant sur le plan de l’environnement, comme on a dit ça permet donc de conserver l’environnement tel qu’il était au lieu qu’il se dégrade. Il est vrai d’aucuns disent que ça part d’en haut, ça se retrouve en bas, le bas-fond est fertile le haut n’est pas fertile, mais le bas-fond c’est quelle superficie? ça s’entasse là-bas, je préfère maintenir une grande superficie fertile pour permettre donc de donner la chance à plus de personnes de bien produire mais c’est encore difficile parce que les résultats ne sont pas immédiats, dire qu’on ne pratique pas là pour attendre à la même saison rapidement un résultat, non, il faut peut-être attendre dans trois, quatre, cinq ans que le sol se reconstitue pour continuer maintenant à donner. Studio Paul Honoré kuintcha est planteur et il a bénéficié de la formation donnée par l’APADER et le PAFRA. Il nous parle des techniques agroforestières qu’il a appris et qu’il applique: Kuintcha Il est question d’abord de faire une courbe de niveau et de confectionner les bandes anti-érosives. Sur ces bandes donc, nous plantons des arbres comme le calliandra qui donne au sol ses feuilles, lorsque nous coupons les feuilles, nous enrichissons le sol. Deuxièmement, entre ces bandes anti-érosives nous faisons des billons de manière horizontale pour empêcher que la matière organique que nous avons au sol ne soit entraînée par les eaux de ruissellement. Toujours dans le même projet, nous mettons entre les billons, nos plantes en association avec certains arbres fertilisants du sol. Et là, j’arrive directement à ce que nous avons appelé la jachère améliorée. Donc ces plantes ce sont par exemple les tephrosia, le cajanus-cajan, le Sesbania, ce sont donc les noms des plantes que nous avons appris avec la formation que nous avons fait avec APADER. Il est donc question pour ces plantes de ramener l’azote, le potassium et même le magnésium des profondeurs du sol vers la surface et ces éléments seront donc utilisés par nos plantes. Kanga Quelles sont les plantes vivrières que vous associez à ces essences là? Kuintcha J’ai décidé de mettre le maïs en association avec toutes ces plantes. Kanga Et quel en est le résultat? Kuintcha Actuellement est différent des plantes qui sont sur des parcelles où on n’a pas associé ces espèces fertilisantes avec nos cultures. Kanga Qu’est ce que ça veut dire concrètement? Kuintcha Concrètement ça veut dire que nous sommes sûrs puisque déjà l’année dernière on a eu une quantité de récoltes supérieure à la quantité qu’on avait souvent lorsque nous n’avions pas encore pris en compte cette technique. Kanga Donc au niveau du rendement, vous avez eu beaucoup plus de maïs qui a été récolté? Kuintcha Nous avons eu des tiges qui donnent deux épis et tous les épis étaient vraiment gros. Kanga Et avant ce n’était pas ça? Kuintcha Avant, on n’avait pas ce phénomène là, on semait souvent le maïs qui n’arrivait même pas à maturité. Pourquoi? Parce qu’à un moment donné il n’y avait plus d’éléments nutritifs dans le sol et les plantes de maïs ne formaient même pas des épis. Kanga Ce procédé dont vous venez de parler, l’association de la jachère améliorée cajanus-cajan avec le maïs, est ce que l’on peut le faire également avec d’autres plantes vivrières? Kuintcha On peut le faire avec d’autres plantes vivrières. Il suffira seulement de savoir les distances que peuvent occuper les racines dans le sol. Pourquoi, parce qu ‘il est question que la plante fertilisante ne soit pas très éloignée du plant de maïs ou bien du plant de votre culture que vous voulez faire.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2004
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59493
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